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Quand grandir bouscule : la santé mentale à l’adolescence expliquée

L’adolescence est l’une des étapes les plus remarquables, et les plus mal comprises, du développement humain. C’est une période de changements physiques, émotionnels et sociaux rapides ; un pont entre l’enfance et l’âge adulte qui façonne les bases de ce que nous deviendrons. Explorons ce qui se passe réellement sous la surface, et découvrons comment les adultes peuvent offrir un soutien adapté.


Adolescent boy outdoors
Parce que comprendre ce que vivent les adolescents, c’est déjà prendre soin de leur santé mentale.

Selon l’UNICEF, il y a aujourd’hui plus de 1,3 milliard d’adolescents dans le monde – plus que jamais auparavant. Ces années, entre 10 et 19 ans, sont marquées par la transformation : le corps grandit, le cerveau se reconfigure, et l’identité commence à se former. Mais c’est aussi une période de grande vulnérabilité. Les troubles de santé mentale tels que l’anxiété, la dépression et les troubles du comportement sont aujourd’hui parmi les principales causes de maladie chez les adolescents dans le monde.


L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que, même si l’adolescence est souvent perçue comme une période « en bonne santé », c’est aussi à ce moment que se posent les bases de nombreux comportements à long terme : activité physique, alimentation, gestion du stress, régulation émotionnelle. Soutenir les adolescents pendant cette période, c’est un acte de soin , et surtout, un investissement dans des adultes plus sains et plus résilients.

 

Le cerveau adolescent : un système en pleine évolution

Derrière les sautes d’humeur, la prise de risques et l’intensité souvent associées à l’adolescence se cache une réalité biologique fascinante.Pendant cette phase, le système limbique (centre émotionnel du cerveau) mûrit plus rapidement que le cortex préfrontal, qui gouverne la prise de décision et le contrôle des impulsions. Ce décalage signifie que les émotions prennent souvent le dessus avant que la logique n’intervienne.


Les neuroscientifiques décrivent l’adolescence comme une période de forte plasticité cérébrale : le cerveau élimine certaines connexions neuronales et en renforce d’autres en fonction de l’expérience. C’est une fenêtre d’opportunité : dans un environnement bienveillant, les adolescents peuvent apprendre la régulation émotionnelle, la conscience de soi et la résilience plus efficacement qu’à tout autre moment de la vie.


Mais cette plasticité rend aussi les jeunes plus sensibles au stress et à l’influence de leurs pairs. Des études montrent que les adolescents prennent jusqu’à trois fois plus de risques en présence de leurs amis. En revanche, lorsqu’elle est bien encadrée, la relation entre pairs peut devenir une force de croissance et d’apprentissage.

 

Pourquoi le soutien en santé mentale doit commencer tôt

La recherche montre que la moitié des troubles mentaux apparaissent avant l’âge de 18 ans, mais la plupart ne sont ni détectés ni traités. Un adolescent sur sept souffre d’un trouble mental diagnostiqué, et le suicide est la troisième cause de décès chez les 15–19 ans.


Les facteurs de risque sont multiples : exposition à la violence, pauvreté, pression sociale, questionnements identitaires, stigmatisation, et influence constante des médias numériques. Mais les facteurs de protection comptent tout autant : des relations sûres, une communication ouverte, des adultes bienveillants, et des espaces où les adolescents se sentent vus, respectés et valorisés.


La santé mentale à l’adolescence ne consiste pas seulement à prévenir les troubles, mais à aider les jeunes à se comprendre, à réguler leurs émotions et à développer la confiance nécessaire pour faire face aux défis de la vie.

 

Soutenir les adolescents là où ils en sont

L’OMS identifie plusieurs piliers essentiels pour favoriser le bien-être des adolescents :

  • Le mouvement : une activité physique régulière améliore la santé physique et mentale, les capacités cognitives et le sommeil. Pourtant, 80 % (!!!) des adolescents dans le monde ne font pas les niveaux d’activité recommandés.

  • Des routines saines : un sommeil suffisant, une alimentation équilibrée et une réduction du temps d’écran favorisent la stabilité émotionnelle et la résilience.

  • La sécurité psychologique : les jeunes ont besoin d’environnements, à la maison, à l’école, dans la communauté, où ils se sentent libres de s’exprimer sans jugement.

  • Les compétences de vie : apprendre à gérer le stress, résoudre des problèmes et réguler ses émotions renforce la confiance et l’intelligence émotionnelle.

 

Comment mieux comprendre pour mieux accompagner

En tant qu’adultes – parents, enseignants, mentors, thérapeutes – notre rôle n’est pas de « corriger » l’adolescence, mais de l’accompagner. Le corps et le cerveau adolescents ne sont pas « défaillants » : ils se transforment. En abordant cette phase avec compassion et compréhension, nous pouvons passer de la frustration à la curiosité, et de la correction à la connexion.


Lorsque nous enseignons le langage des émotions (en commençant peut-être par l’apprendre nous-mêmes), que nous normalisons les conversations autour de la santé mentale, et que nous incarnons la régulation émotionnelle, nous créons les conditions pour que les jeunes se sentent soutenus et capables de s’épanouir, même dans les moments de difficulté.


Chez SETUKA, nous croyons que la conscience de soi et les approches corporelles jouent un rôle essentiel dans ce processus. Le yoga, la respiration consciente, la régulation des limites, et la pleine conscience offrent aux adolescents des outils concrets pour apaiser leur système nerveux, renforcer la concentration, développer des liens sociaux et cultiver la compassion et la résilience. Ces pratiques les aident à se reconnecter à eux-mêmes - surtout lorsque le stress, la comparaison sociale ou la confusion identitaire deviennent trop présents.

Comme nous le rappelons souvent aux éducateurs que nous formons :


Comprendre le cerveau de l’adolescent, c’est déjà commencer à prendre soin de son cœur.

 

Une responsabilité partagée

L’adolescence n’est pas un problème à résoudre, mais un passage à accompagner avec soin. Lorsque les familles, les écoles et les communautés travaillent ensemble pour créer des environnements sûrs, inclusifs et bienveillants, nous faisons bien plus que protéger la santé mentale : nous aidons les jeunes à devenir des adultes conscients, empathiques et capables de faire des choix éclairés.


Car au fond, plus nous comprenons l’adolescence, mieux nous pouvons soutenir la santé mentale, non seulement chez les jeunes, mais chez nous tous.


Adolescents sitting outdoors, socialising after school

 

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Références



Merci de faire partie de la communauté SETUKA.

Prenez soin de vous, et à bientôt,


Heidi Kempeneer

Thérapeute & fondatrice de SETUKA, un espace dédié aux approches corporelles et aux parcours de bien-être pour les individus et les organisations.

 
 
 

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