Ce qui manque à votre bilan de fin d’année: Une approche plus efficace de la Réflexion

À l’approche du dernier mois de l’année, beaucoup d’entre nous commencent naturellement à revoir objectifs, accomplissements et projets restés en suspens. Les organisations font la même chose. C’est un rituel familier qui valorise souvent le résultat plus que l’introspection. Pourtant, la neuroscience et la psychologie somatique montrent que la manière dont nous réfléchissons compte autant que le contenu de notre réflexion.

Lorsque nous faisons le bilan en incluant le corps, nous formulons spontanément des objectifs plus durables et mieux alignés avec notre réelle capacité.

Les recherches montrent qu’une réflexion qui ignore le corps passe à côté d’informations essentielles stockées dans le système nerveux (Le Pertel, 2020; Price et al., 2021).

Pour celles et ceux qui ont traversé une forte pression, un stress prolongé ou des expériences difficiles, un bilan centré uniquement sur la productivité peut activer honte, comparaison ou sentiment d’insuffisance. Une approche informée par le trauma invite autre chose: de la présence, de la compassion et un retour au corps.

Réfléchir à partir du corps, pas uniquement de la liste

Une réflexion profonde commence par l’observation.

Observer quand nous nous sommes sentis ancrés ou vivants.

Observer les moments qui ont apporté de l’appartenance, de la stabilité ou de la connexion.

Observer les limites que nous avons su tenir et celles qui ont été difficiles.

Observer comment le corps a traversé l’année, avec ses contractions, sa résilience, ses engourdissements ou ses ouvertures.

Ces expériences plus subtiles révèlent comment nous avons vécu l’année, pas seulement ce que nous avons accompli. Elles nous aident à passer du jugement à la curiosité, essentielle pour l’intégration et le changement durable (Price et al., 2021).

Votre système nerveux raconte la véritable histoire

Tout au long de l’année, le système nerveux s’adapte à la pression et au changement. Il garde la trace complète de notre paysage émotionnel. Lorsque le stress augmente, la partie du cerveau liée au langage et à la logique se met en retrait, et le traitement corporel prend le relais (Kearney, 2022; van der Kolk, 2014).

C’est pourquoi un bilan de fin d’année uniquement analytique ou mental peut sembler déconnecté. Une réflexion incarnée honore la façon dont nous avons réellement vécu l’année.

Comment réfléchir de manière plus incarnée

Une réflexion basée sur le corps ne nécessite rien de complexe. Seulement quelques instants de présence.

Choisissez un espace où votre corps se détend naturellement. Commencez non pas par la pensée, mais par la sensation. Observez votre respiration, votre posture, les zones de tension ou d’aisance qui apparaissent lorsque vous vous offrez une vraie pause.

"Le corps communique souvent ce que l’esprit a reporté."

Laissez émerger des questions qui ouvrent la curiosité.

Quand me suis-je senti aligné cette année?

Où ai-je été mis à l’épreuve?

Quand ai-je agi sous pression plutôt qu’avec présence?

Quand mon corps a-t-il demandé plus d’attention?

Qu’est-ce qui m’a aidé à rester connecté à moi-même?

Certaines réponses arriveront par les mots. D’autres par un mouvement, un relâchement, un soupir, une émotion inattendue. Laissez chaque prise de conscience s’installer sans jugement.

Pourquoi cela compte en contexte professionnel

Lorsque les personnes réfléchissent avec conscience du corps, elles définissent des objectifs plus soutenables, reconnaissent plus vite les signaux de stress, récupèrent plus efficacement, établissent des limites plus saines et demandent du soutien avant que la surcharge ne devienne de l’épuisement. Elles prennent des décisions qui soutiennent leur bien-être à long terme.

Pour les organisations, encourager ce type de réflexion n’est pas une initiative douce. C’est une manière concrète et efficace de renforcer le bien-être, la performance, l’intelligence émotionnelle et les capacités de leadership d’une équipe. Des bénéfices que les métriques traditionnelles ne peuvent pas saisir.

L’invitation de SETUKA

À mesure que cette année s’achève, je vous invite à réfléchir autrement. Non pas en poussant plus fort, mais en écoutant plus profondément. Pouvez-vous suspendre l’auto-jugement et reconnaître ce que votre corps a porté, la manière dont vous avez avancé, même silencieusement

Votre système nerveux détient une sagesse que jamais un rapport annuel ne pourra capturer. Il mérite votre attention et votre soin.

Si vous ou votre organisation souhaitez explorer une réflexion incarnée ou un accompagnement informé par le trauma, vous êtes les bienvenus à me contacter

Parfois, les prises de conscience les plus puissantes ne viennent pas en pensant davantage, mais en s’autorisant enfin à sentir.

Références pour aller plus loin

• Kearney, B. E. (2022). The brain–body disconnect: A somatic sensory basis for trauma-related conditions. Clinical Case Reports, 10(12), e6544.• Le Pertel, N. (2020). Neuroscience of embodied reflection: Mind–body integration in reflective practice. Reflective Practice, 21(6), 823–834.• Price, C. J., et al. (2021). Facilitating adaptive emotion processing and somatic awareness: A scoping review of body-oriented therapeutic approaches. Frontiers in Psychology, 12, 578827.• van der Kolk, B. A. (2014). The Body Keeps the Score. Viking.

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Heidi Kempeneer

Thérapeute & fondatrice de SETUKA, un espace dédié aux approches corporelles et aux parcours de bien-être pour les individus et les organisations.

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