Leadership Wellbeing: Diriger sans se perdre. Comment j’ai appris à mener avec présence plutôt qu’avec pression
- kempeneerh
- 18 nov.
- 4 min de lecture
La plupart des grands performeurs ne voient jamais le burnout arriver. Nous sommes trop occupés à faire nos preuves, trop engagés dans la mission, trop poussés par l’urgence pour ralentir. Le burnout n’arrive pas comme un événement isolé, mais comme le dernier souffle d’un corps qui a parlé trop longtemps sans être entendu.

Quand mon corps a dit « stop »
Au sommet de ma carrière dans un environnement multinational exigeant, j’avais tout ce que je pensais vouloir: succès, reconnaissance, élan. Pourtant, sous la surface, j’étais épuisée, déconnectée, en pilotage automatique, en train de produire sans m’arrêter, et de me désagréger doucement. Lorsqu’une situation toxique persistante a dépassé ma capacité à tenir, mon corps a lâché.
Je ne pouvais plus lire. Je ne dormais plus. Je ne me concentrais plus. Je ne ressentais plus de joie. Mon système nerveux était en effondrement complet, et j’ai d’abord confondu cet effondrement avec un échec. En réalité, c’était le signal honnête de mon corps: quelque chose devait changer.
Apprendre à écouter autrement
Pendant les premiers mois, rien ne semblait fonctionner. La méditation me rendait agitée. Les cours de yoga faisaient remonter de l’anxiété. La thérapie traditionnelle aidait mon esprit à comprendre, mais mon corps ne se sentait toujours pas en sécurité. Ma pratique de yoga à la maison était le seul rituel qui me permettait de me reconnecter à moi-même, d’écouter mon corps et de ressentir les tensions et émotions que je retenais depuis longtemps.
Avec l’énergie limitée que j’avais, j’ai commencé à chercher des moyens de m’aider. Je sentais intuitivement que plus je pouvais me connecter à mon corps, plus la tempête dans mon esprit s’apaisait. J’ai approfondi ma compréhension de ce qui, dans le yoga, me réparait réellement: la philosophie, les pratiques, les mécanismes internes. Et un jour, je me suis retrouvée avec une certification de professeure de yoga et de méditation entre les mains...
"Le plus surprenant, c’est que plus j’en apprenais, plus je réalisais tout ce que je ne savais pas encore."
J’ai poursuivi mes études en neurosciences et sur les effets du traumatisme sur le cerveau. Tout ce que j’apprenais nourrissait davantage ma compassion envers mon histoire, mon enfance, mes expériences d’adulte, de mère, et la pression que j’avais mise sur moi-même pour réussir dans un environnement compétitif. Les études récentes confirment ce que les traditions orientales enseignent depuis des millénaires: apaiser l’esprit et retrouver un état authentique passe par le corps.
Cela demande de laisser tomber les idées préconçues de ce que devrait être la réussite, d’accepter notre contexte personnel sans s’en dissocier, d’être honnête envers nous-mêmes et envers les autres sur ce qui nous a amenés ici, et sur le soutien dont nous avons besoin pour en sortir.
Les approches thérapeutiques basées sur le corps, axées sur le traumatisme, reconnaissent comment le stress et la douleur s’ancrent dans nos tissus. Elles nous aident à comprendre ce que notre système tente de nous dire. Nous commençons à remarquer comment la respiration reflète l’état du système nerveux, comment la tension se loge dans nos épaules avant une conversation difficile, et comment l’épuisement n’est pas une faiblesse mais un message.
Apprendre à écouter plutôt qu’à forcer a été le début de tout pour moi.
Le long chemin de l’intégration
La guérison ne s’est pas déroulée en étapes ordonnées. Il n’y a jamais eu de Phase 1, 2 ou 3. C’étaient des centaines de petits gestes répétés avec le temps: des instants de lucidité, de minuscules limites posées, de brèves pauses, quelques 'non' courageux.
À chaque fois, je me suis adoucie. En me reposant enfin. En demandant de l’aide et en la recevant. En cessant de porter tout toute seule.
Et à chaque fois, je me suis renforcée. En protégeant mon énergie. En choisissant la présence plutôt que la performance. En reconstruisant une discipline autour de ce qui pouvait réellement me soutenir.
Ce n’était pas un processus linéaire, c’était vivant. Un mouvement continu de contraction et d’expansion qui a lentement transformé ma relation au travail, aux autres, et à moi-même.
Du burnout au leadership
Ce que j’ai fini par comprendre, c’est que le burnout n’était pas uniquement une crise personnelle. C’était une leçon de leadership. Mener sous pression m’avait rendue efficace, mais pas réellement impactante. Je produisais des résultats, mais sans présence.
Aujourd’hui, je mène autrement. Avec une conscience réelle de mes limites et de mon système nerveux. Je crée des environnements pour moi-même et pour les autres où le calme, la clarté et la curiosité sont prioritaires, bien avant l’urgence permanente.
"Le vrai leadership, j’ai appris, ne repose pas sur en faire plus, mais sur être pleinement là pendant ce qui compte vraiment."
La présence est le cœur du leadership. Elle permet la connexion à soi, afin que l’on puisse se connecter aux autres avec intention, en respectant leur contexte ainsi que celui de l’objectif partagé.
Le travail que je fais aujourd’hui
Chez SETUKA, cette compréhension guide tout ce que j’offre. En tant que thérapeute somatique certifiée, j’aide les individus et les organisations à dépasser les approches superficielles pour construire un bien-être durable, fondé sur la conscience du système nerveux, la littératie émotionnelle et la résilience incarnée.
Il ne s’agit pas de fuir la mission, mais de rester suffisamment ressourcé pour la porter.
Comme j'ai appris, lorsque nous apprenons à mener avec présence plutôt qu’avec pression, nous ne nous protégeons pas seulement de l’épuisement et du burnout. Nous inspirons aussi une manière plus saine, plus humaine et plus durable de travailler ensemble.
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Heidi Kempeneer
Thérapeute & fondatrice de SETUKA, un espace dédié aux approches corporelles et aux parcours de bien-être pour les individus et les organisations.




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