Du muscle à l’esprit : accompagner la santé mentale des hommes autrement
- kempeneerh
- 7 nov.
- 5 min de lecture
Un regard sur la santé mentale des hommes, la régulation du système nerveux et le rôle de la conscience corporelle dans le bien-être au travail.
C’est Movember, un moment où la santé mentale des hommes prend enfin place au cœur des conversations, notamment dans le monde du travail. La prise de conscience progresse, et de nombreuses organisations s’engagent sincèrement à créer des environnements où le bien-être est pris au sérieux. Et pourtant, malgré ces efforts, quelque chose passe souvent à côté.

Les approches traditionnelles du bien-être commencent généralement par la parole : nommer ses émotions, partager ses expériences, pratiquer la pleine conscience comme exercice mental. Ces outils peuvent être précieux, mais ils ne conviennent pas toujours à tout le monde. Beaucoup d’hommes trouvent plus naturel d’entrer dans ce travail intérieur à travers quelque chose de concret, de physique, d’expérientiel, avant d’accéder à ce qui est plus émotionnel ou abstrait.
Ce n’est pas parce qu’ils résistent à la conscience de soi, mais parce qu’ils ont souvent appris à se relier par l’action plutôt que par l’émotion : rester calmes, avancer, réparer. Alors, quand le stress s’accumule, il ne s’exprime pas forcément par des mots, mais par le corps.
Quand le stress s’exprime à travers le corps
Dans ma pratique, les hommes ne viennent presque jamais consulter en disant qu’ils se sentent anxieux ou dépassés émotionnellement. Ils viennent parce que leur corps envoie des signaux : une poitrine serrée, la mâchoire crispée, une tension artérielle élevée, des troubles digestifs, des douleurs dans le dos, des difficultés à respirer ou une fatigue que le repos ne soulage plus. Souvent, c’est un médecin qui les a encouragés à chercher du soutien, après des mois de symptômes persistants.
À travers le travail corporel, nous commençons à relier ces sensations à ce qui se passe sous la surface : la réponse du système nerveux au stress ou à des émotions non traitées. Quand un homme réalise que son souffle reflète son état intérieur, ou qu’il peut reconnaître les signes physiques d’une émotion comme un nœud dans la gorge, un poids sur la poitrine, de la chaleur dans le visage, quelque chose change. Il acquiert des repères tangibles de ce que sont le stress, le calme et l’équilibre. Et à partir de là, un langage peut émerger.
C’est souvent par cette porte que le travail commence : un langage de conscience qui prend racine dans le corps avant de s’étendre à l’émotion, à la pensée et au choix.
Pourquoi une approche adaptée compte
Les programmes de bien-être au travail reposent souvent sur des stratégies mentales comme la pleine conscience, le coaching, les échanges ou les exercices de réflexion. Ces outils sont utiles, mais pas toujours accessibles à tous. Pour beaucoup d’hommes, commencer par le corps permet d’entrer dans le processus sans pression ni performance. Cela ne demande pas de vulnérabilité immédiate, la sécurité se construit à travers l’expérience.
Il ne s’agit pas de simplifier les hommes, mais de reconnaître que chacun accède à la conscience de soi différemment. Là où certains trouvent des clés dans la parole, d’autres s’y connectent par le mouvement, la respiration ou simplement en observant les sensations physiques de tension, d’effort ou de repos.
Ce qui peut aider les hommes au travail
Soutenir la santé mentale des hommes au travail, c’est élargir notre compréhension de ce que le bien-être signifie concrètement.
✅ Un cadre pour les pratiques corporelles : aller au-delà des techniques comme la respiration, les étirements ou l’ancrage pour comprendre pourquoi elles fonctionnent. Avec un accompagnement adapté, on apprend à percevoir les changements subtils qui se produisent lorsqu’on se met à l’écoute du corps, développant ainsi la conscience et la littératie émotionnelle et physique.
✅ Sécurité psychologique : créer des espaces où le soin de soi, le repos et la conscience émotionnelle sont incarnés par les leaders, pas seulement encouragés chez les autres.
✅ Points d’entrée différenciés : rencontrer chaque personne là où elle en est, en proposant des approches qui respectent les contextes individuels et les différentes façons de réguler le stress.
✅ Des échanges réguliers, sans performance : des moments de connexion et de réflexion qui font partie de la culture, et non des interventions de crise.
✅ Connexion entre pairs : offrir des espaces où les hommes peuvent partager leurs expériences et voir que la force et la bienveillance ne s’excluent pas. Beaucoup s’ouvrent plus facilement dans des environnements où l’expérience commune remplace le jugement. Quand les discussions autour du stress, du doute ou de l’incertitude deviennent normales entre collègues, dans des ateliers, des groupes de parole ou même de façon informelle, la vulnérabilité devient une forme de courage. Ces espaces n’ont pas besoin d’être thérapeutiques, ils doivent simplement permettre à chacun de voir des modèles d’hommes authentiques, qu’ils soient collègues, managers ou amis, qui vivent cette conscience émotionnelle au quotidien.
La perspective de SETUKA
Chez SETUKA, nous accompagnons les organisations qui souhaitent aller au-delà du bien-être formaté. Notre approche sensible au trauma et centrée sur le corps aide les équipes à reconnaître les signes précoces du stress, à réguler leur système nerveux et à développer des habitudes durables de résilience. Pour les hommes, cela signifie souvent relier le physique à l’émotionnel, en utilisant des pratiques concrètes pour accéder à la conscience, au calme et à l’équilibre.
Car lorsque nous apprenons à écouter notre corps, nous trouvons souvent les mots et la confiance pour exprimer ce qui se passe à l’intérieur.
Ce Movember
Allons plus loin que la sensibilisation et avançons vers la compréhension. Créons des milieux de travail où le bien-être ne se prescrit pas, mais se pratique. Où chaque personne, quel que soit son genre, est accueillie avec curiosité, respect et des outils adaptés à sa réalité.
Pour en savoir plus sur nos programmes de bien-être sensibles au trauma et ancrés dans le corps, rendez-vous sur setuka.ch.
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Heidi Kempeneer
Thérapeute & fondatrice de SETUKA, un espace dédié aux approches corporelles et aux parcours de bien-être pour les individus et les organisations.




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